Américains contre la guerre et contre l'injustice
AMERICAINS CONTRE LA GUERRE ET CONTRE L'INJUSTICE
Depuis l'automne 2002, le groupe Americans Against the War – France manifeste inlassablement son opposition à la politique guerrière du régime du président Bush, qui n'a montré que dédain pour le droit international et pour les droits humains fondamentaux.
Tandis que l’insécurité demeure chronique en Irak et que la reconstruction économique stagne, le prétexte majeur invoqué par les assaillants pour attaquer ce pays – la menace des armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein – s'avère un tissu de mensonges préfabriqués. L’autre objectif proclamé – l’instauration d’une démocratie en Irak - relève également de la pure hypocrisie.
Démocratie…? Rappelons que des centaines de prisonniers capturés par les Américains en Irak et en Afghanistan sont détenus à Guantanamo Bay (Cuba), à Bagram (Afghanistan) et au Camp Cropper (Baghdad), "dans des conditions assimilables à une forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant" selon les termes d’Amnesty International. Le statut de prisonniers de guerre défini par la Convention de Genève ne leur est pas accordé et, la protection de la Constitution américaine leur étant également refusée, les prisonniers sont maintenus dans un vide juridique. « Ils sont privés de contact avec les tribunaux, leurs avocats et leurs familles », témoigne Amnesty International. « Ils sont confrontés à la perspective de rester en détention pour une durée indéterminée, dans des cellules exiguës, parfois vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et à l'éventualité d'être jugés par des commissions militaires exécutives, habilitées à prononcer la peine de mort, sans droit d'appel ».
Nous considérons que l’administration Bush contribue à la bi-polarisation du monde et à la méfiance généralisée vis-à-vis des Etats-Unis, tout en exacerbant le terrorisme qu’elle prétend combattre. Pire, « la guerre contre le terrorisme » déclarée par Bush semble se muer en « guerre sans frontières ».
Americans Against the War condamne également le soutien inconditionnel de l'administration Bush à l'actuel gouvernement israélien. Les Etats-Unis versent chaque année à Israël une aide de quelque cinq milliards de dollars et se distinguent par leur refus de condamner l'occupation illégale des territoires palestiniens par l’armée israélienne. Tout récemment, ils ont opposé leur veto à deux résolutions de l'ONU, l’une condamnant le projet d'Israël « d’enlever » le dirigeant légitime palestinien Yasser Arafat, l’autre condamnant la construction du mur enfermant les Palestiniens dans des "bantoustans". Les Américains ont bloqué aussi une résolution déplorant le raid aérien israélien contre un supposé « camp d'entraînement palestinien » en Syrie. Pourtant, l’insidieux processus de dépossession du peuple palestinien - effectué par les confiscations de terre, l'extension des colonies dans les territoires palestiniens, la construction de routes réservées aux colons, l'édification d’un mur privant des milliers de Palestiniens de leurs terres, de leurs maisons et de leurs récoltes - a amené l'économie palestinienne au bord de l'effondrement. Plus de 22 % des enfants palestiniens de moins de cinq ans souffrent actuellement de malnutrition. Au sein de la société israélienne même une déchirure s'est faite : des centaines de militaires risquent la prison pour leur refus de servir dans les territoires occupés. Les Etats-Unis doivent cesser leur soutien économique et politique au gouvernement d’Ariel Sharon faisant obstacle à l’instauration d’une paix juste au Proche-Orient.
