Americains contre la guerre et contre l'empire... plus que jamais

AMERICAINS CONTRE LA GUERRE ET CONTRE L'EMPIRE... PLUS QUE JAMAIS


Americans Against the War (AAW-France) et ses nombreux sympathisants sont descendus dans la rue plusieurs fois depuis octobre 2002, au moment où les menaces de l’administration Bush contre l’Irak se matérialisaient et son dédain total pour le droit international devenait manifeste. Nous voyions que les raisons officielles avancées pour justifier le « changement de régime » en Irak occultaient d’autres motifs, liés aux ambitions impérialistes formulées par lesdits « néoconservateurs » depuis plus d’une décennie : la volonté de « contrôler » le Moyen-Orient et le rendre « sûr » pour les intérêts économiques et géopolitiques américains (tels qu’eux les définissent), même si cela signifiait des invasions, des occupations et le « remodelage » de pays et de régions entiers.

Ce même groupe néoconservateur entretient, de notoriété publique, des liens organiques avec l’aile militariste de la droite israélienne – les plus décidés à frustrer les aspirations palestiniennes au bien-être matériel et à l’autodétermination politique.

Ainsi l’administration Bush contribue à la polarisation du monde et à la méfiance généralisée vis-à-vis des Etats-Unis, tout en exacerbant le terrorisme de type « 11 septembre » qu’elle prétend combattre.

Sans la moindre sympathie pour la brutale dictature de Saddam Hussein, nous voyions que l’argument de la « démocratie » – l’un des objectifs proclamés des néoconservateurs en Irak – était pure hypocrisie : un régime illégitime d’occupation militaire ne peut en aucune façon contribuer à l’éclosion de la démocratie.

Nous étions choqués – mais guère surpris – d’apprendre que la raison principale avancée publiquement pour justifier cette guerre – la menace des armes de destruction massive de Saddam Hussein – n’était qu’un prétexte, un argument commode pour souder la « coalition » de forces pro-américaines et convaincre les moins bien informés aux Etats-Unis.

Les vraies raisons de l’aventure irakienne ont plutôt à voir avec la projection de la puissance U.S. au Moyen-Orient, dans un projet que certains amis de Bush n’hésitent plus à appeler « impérial ». L’idée n’est pas seulement de contrôler le pétrole irakien, mais également d’influencer l’évolution politique du monde arabe tout entier – comme s’il était possible de dicter la conduite de peuples entiers depuis Washington.

L’occupation telle qu’elle s’est déployée depuis avril 2003 a confirmé nos pires craintes :

- L’insécurité demeure chronique. D’abord les innombrables actes de pillage de maisons, de magasins, d’hôpitaux et même de musées remplis de trésors de l’humanité, pendant que les troupes américaines protégeaient le Ministère du Pétrole. Des attaques armées ou à la bombe ont fait des centaines de victimes, parmi les troupes britanniques et américaines, parmi le personnel de l’ONU et parmi les Irakiens eux-mêmes.

- La “reconstruction” économique stagne, laissant beaucoup d’Irakiens sans emploi, sans électricité et eau potable, tandis que certaines entreprises privées proches de l’administration Bush, Halliburton en particulier, récoltent d’importants profits.

- Surtout, nous sommes choqués par la polarisation croissante entre le monde arabo-musulman et les Etats-Unis. Nous sommes horrifiés par la situation durable de « guerre sans frontières » que cette administration a fomentée. Ce n’est pas ainsi que nous envisageons que les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde.

Une opposition viable à l’empire aux Etats-Unis ne se construira pas en un jour. A court terme nous ferons tout ce que nous pourrons pour empêcher la ré-élection de Bush en 2004. Nous voulons que la politique des Etats-Unis ne soit plus basée sur le soutien inconditionnel à Israël, alors que les dirigeants de ce pays intensifient une occupation qui provoque d’immenses souffrances chez les Palestiniens, une insécurité sans précédent en Israël même, et des tensions internationales accrues.

Nous voulons voir le jour où le type de manipulation de l’opinion observée lors de la préparation de la guerre en Irak sera tout simplement impossible. Nous rejoignons ceux qui manifestent le 27 septembre 2003 aux Etats-Unis et en Europe pour signifier notre rejet de l’occupation de l’Irak et revendiquer un régime de transition conforme au droit international, sous l’égide de l’ONU, menant à la rapide restauration de la souveraineté irakienne et à un avenir démocratique pour le peuple irakien.